3 et 4 mai 2017 – Bruxelles – Abou Dhabi – Delhi
Je pars de Wavre à pied… jusqu’à la gare. Mais je ne suis pas seule, Dominique a décidé de m’accompagner jusqu’à Zaventem. Mon bagage enregistré, il me reste deux heures à attendre avant d’embarquer. Nous déjeûnons tranquillement, puis nous nous disons au-revoir. Je passe le check-in, passeport, billet, scan du sac de cabine… Nous décollons un peu après 11h du matin, direction, Abou Dhabi.
L’escale dure un peu plus d’une heure, et dans l’avion qui doit m’emmener à Delhi, je me retrouve seule blanche parmi des Indiens. Lorsque la porte s’ouvre pour embarquer, tout le monde se rue sur le guichet… Amusée, je constate que les Indiens sont moins disciplinés que les Occidentaux. C’est un avant-goût de ce qui m’attend, mais je ne le sais pas encore!
Mon avion atterrit à Delhi où Eléonore m’attend. Elle est là depuis plus de 3h déjà et cherche mon sac à dos sur le tapis roulant. Il est presque 4h du matin, heure locale.
Mon bagage récupéré, nous attendons le taxi que l’hôtel nous envoie. Il tarde à nous trouver… Ce ne sera pas la seule fois. Nous traversons New-Delhi, qui s’éveille peu à peu. De larges avenues bordées de grands arbres. Une aube grise et déjà, la chaleur.
Nous arrivons à l’hôtel vers 5h. Celui-ci est situé en plein centre de Old-Delhi, dans une petite ruelle, elle-même située dans une rue un peu sordide. Ma première impression de l’Inde: des hommes très matinaux, qui se crient dessus. Avec la fatigue, les odeurs de brûlé qui flottent sur le quartier, la saleté que je découvre avec brutalité, j’aurai l’impression qu’ils s’en prennent à nous… Ce n’est que plus tard que je me rendrai compte que ces gens n’ont jamais d’animosité envers les touristes, même blancs…
A l’hôtel on nous donne le choix entre deux chambres. Nous choisissons celle qui n’a pas de fenêtre, afin de pouvoir dormir sans être éveillées par la lumière du jour.
On nous informe aussi que pour nous le petit déjeuner pourra être retardé d’une heure: nous aurons jusqu’à midi pour le prendre.
Après avoir dormi quelques heures et pris le petit déjeuner, nous sortons sous une chaleur étouffante. Nous quittons l’hôtel, ma première vision se confirme: la ruelle est sale, encombrée de détritus et de toutes sortes d’objets qui traînent ça et là. Dans de petits ateliers travaillent des couturiers, sur de vieilles machines à pédale. Il y a aussi des mini-ateliers de réparation ou de vente d’objets de toutes sortes…
Le Red Fort est tout près de notre hôtel et nous nous y rendons à pied. La ville est très bruyante (comme toutes les villes que nous visiterons): coups de klaxons, très très nombreux rickshaws, voitures, vélos, piétons, mendiants, soi-disant guides touristiques, vendeurs de petits objets… sous un soleil omni-présent.
Le parc du Red Fort est un havre de paix et un lieu de beauté et de sérénité. Il s’agit d’un parc énorme, aux pelouses soigneusement tondues et arrosées, aux espaces fleuris bien entretenus, et parsemé de bâtiments majestueux, dont le Red Ford, Fort rouge, appelé ainsi en raison de la couleur de la pierre avec laquelle il est construit.
De nombreux petits écureuils courent en tous sens.
Parmi les touristes, peu nombreux, nous sommes à peu près les seules blanches, et de nombreux indiens nous demandent à figurer sur leurs photos, au milieu d’eux. Nous nous prêtons de bonne grâce à ces séances de photographies. Nous nous retrouverons quelques fois, au cours de notre voyage, avec un bébé indien dans les bras, qui refuse de se faire photographier ou se met à hurler… Souvent aussi, au milieu d’un groupe de plus en plus nombreux, où chacun réclame le droit de figurer en bonne place à côté de nous.
Pour mon premier jour en Inde, je vais de découverte en découverte. La chaleur, les odeurs, la saleté et la foule… la façon de conduire des Indiens, totalement irrespectueuse du code de la route. Leur hochement de tête qui ne veut rien dire pour nous: on ne sait jamais s’ils sont contents ou pas…
Dans l’après-midi, nous tentons la visite de la mosquée Jama Masjid, la plus grande d’Inde. Pour y arriver, nous traversons un dédale de ruelles entièrement converties en marché, où l’on trouve de tout: depuis des seaux et passoires en plastique, sans doute d’importation chinoise, à des morceaux de concombres déjà pelés, en passant par des jeans, casquettes, cigarettes… pneus, moteurs de voitures ou de mobylettes, jantes, carénages… ça grouille de partout, pas un endroit vide où poser le regard, pas une seule seconde où il n’y a pas un vacarme tonitruant…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous ne sommes pas les bienvenues à cette mosquée. Le guide du Routard annonce que l’entrée est gratuite, qu’il faut simplement payer 100 roupies pour avoir le droit de prendre des photos. Or, à chaque porte, on veut nous faire payer. Quand nous protestons, on se fait chasser sans ménagement. Il faut savoir que les portes sont chaque fois situées tout en haut d’un escalier, et que pour passer de l’une à l’autre, il faut traverser des souks bondés, ou des rues tout aussi bondées, et sans trottoir… il faut se faufiler parmi la circulation en faisant attention à tout.
A la troisième porte, on nous laisse finalement entrer. Eléonore paye 100 roupies pour son appareil photos, dans mon sac, mon Ipod n’attire pas l’attention. Il faut avoir les bras couverts. Je prête mon foulard à Eléonore, ma chemise à manches longues fait l’affaire.
Notre persévérance vaut la peine, la mosquée est magnifique. Eléonore monte au-dessus du minaret. Quand à moi je n’en ai pas le courage, et je m’assieds dans un coin, poste d’observation idéal pour assouvir ma curiosité.
- Mosquée
- Dans un rickshaw
Brusquement, nous sommes chassées sans ménagement, ainsi que tous les non-musulmans, juste avant l’appel du Muezzin pour la prière du soir.
Pour notre repas du soir, Eléonore a repéré, grâce au guide du Routard, un petit bar-resto situé sur une terrasse qui surplombe tout un quartier de Old-Delhi. Nous nous y rendons en rickshaw, première expérience pour moi! Il nous conduit dans une circulation de plus en plus dense, de plus en plus bruyante, dans des rues et ruelles de plus en plus étroites, envahies d’échoppes. Le marché ici est de qualité: autour de la mosquée, c’étaient principalement des objets en plastique, fabriqués en Chine et de mauvaise qualité. Ici, c’est de l’artisanat: tissus, vêtements en coton, sandales et sacs en cuir…
La terrasse du café est chouette: on y contemple la foule de haut. Une grosse vache en plein milieu de la place,dans un enclos minuscule. Cela grouille de monde, mais c’est moins impressionnant quand on prend un peu de hauteur.
Finalement nous mangeons à une autre terrasse, en hauteur elle aussi.

Nous rentrons à l’hôtel en taxi. Uber est le bienvenu en Inde: prix garanti et trajet détaillé. C’est le mode de transport sans doute le plus fiable, dans une ville où les guides de voyage mettent en garde contre les arnaques en tous genres.
Le retour est pénible, surtout pour le conducteur du taxi, qui est arrivé jusqu’à nous à travers le dédale de rues étroites et encombrées…
Nous passons une bonne nuit à l’hôtel.








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