Marie-Pierre Jadin

Jour 3 – Jaipur

6 mai – Jaipur

Nous nous levons tard: 9h, éveillées par des coups sourds donnés sur un mur voisin. On dirait qu’un des murs de notre chambre va s’écrouler. On dirait aussi qu’il n’y a pas de WE qui tienne en ce pays… Nous partons à 10h à la recherche d’un p’tit déj’ qui se composera finalement d’un paquet de biscuits à la noix de coco et de bouteilles d’eau fraîche.

Eléonore, sur les conseils d’un de ses colocataires de Mumbaï, veut nous emmener au Monkey Temple. Dans le rickshaw, je lui demande si c’est juste un nom comme ça, ou si c’est parce qu’il y a des singes. Elle me dit qu’il y a des singes. Je déteste ces animaux! En plus, pour une fois, Eléonore ne surveille pas où on nous emmène, et nous sommes débarquées dans un endroit plus que sinistre: le rickshaw a franchi une porte, et nous dépose au pied d’une colline, où grouillent des singes, des vaches, des poules et même des porcs qui ressemblent davantage aux sangliers de chez nous qu’à des cochons d’élevage. Sans oublier les inévitables chiens errants bien entendu.

Le conducteur nous dit que nous devons monter à pied jusqu’à au Monkey Temple, que c’est 1/4h de route… Il fait quand même près de 40 degrés, c’est en plein cagnard et il est près de midi… Le smartrphone d’Elé n’indique pas le Temple… Nous commençons l’ascension de la colline, suivie par un groupe de garçons, un peu collants, nous ne sommes pas très rassurées surtout lorsqu’un homme veut embrasser Eléonore après s’être fait photographier avec elle. Quand nous demandons si le temple est loin, on nous répond soit non non, pas plus d’1/4h, soit on nous dit qu’il faut marcher 1 heure et demie… Nous arrivons à un groupe de maisons qui forment un petit hameau. Pas de Monkey Temple en vue. Elé demande encore le chemin à quelques personnes. Elle est très têtue, et ne veut pas renoncer à cette visite. Mais on final, on doit bien se rendre à l’évidence: on n’y arrivera pas par ce chemin, par cette chaleur, avec ces renseignements aussi foireux! Nous redescendons, quittons ce lieu étrange et inhospitalier, franchissons la porte et nous nous retrouvons dans la ville… Je fais quelques photos d’un petit garçon qui se lave sous un tuyau d’arrosage.

Je propose à Elé de prendre un autre rickshaw pour aller au bon endroit, mais elle est fâchée de cette expérience et ne veut plus faire confiance aux rickshaws.

Nous sommes cependant bien obligées de remonter dans l’un d’eux, à qui nous demandons de nous déposer devant un cinéma, car Elé a repéré un petit resto recommandé par le Routard. Nous le trouvons et, outre la climatisation qui nous aide à reprendre nos esprits, nous profitons d’un excellent repas de riz, naans et toasts grillés au fromage…

Après le repas, nous marchons environ 1/2 h jusqu’à l’arrêt de bus, car nous voulons aller en bus jusqu’au Amber Temple.Selon le guide, il y a des bus rouges environ toutes les cinq minutes. Ce n’est pas exagéré: nous montons presque immédiatement dans l’un deux. Le temple est situé un peu à l’extérieur de la ville, nous y arrivons au bout d’une bonne vingtaine de minutes. Le trajet est pittoresque, le long d’une route d’abord droite et bordée d’immeuble, ensuite plus sineuse. Nous nous promettons de nous arrêter au retour, pour admirer un temple situé au milieu d’un lac, appelé Jal Mahal.

Amber Palace est une merveille et, même sous 45 degrés, nous allons de surprise en surprise: plusieurs palais, situés en hauteur (oui, tout se mérite ici, même si apparemment il y a moyen de s’y faire conduire en voiture, par un autre chemin et même… à dos d’éléphant!), des cours intérieures, un jardin magnifiquement entretenu, des couloirs secrets et des escaliers presque dérobés…

Nous n’échappons pas aux multiples séances photos en compagnie des touristes indiens.

De certaines pièces, il y a vue sur la vallée d’en face: une espèce de muraille est érigée à flanc de colline, d’autres palais semblent construits, moins beaux ou moins bien conservés… Le tout sous un soleil implacable, au milieu d’une nature hostile où tout nous rappelle que nous sommes aux portes du désert. Il est difficile de croire que d’ici quelques semaines tout cela sera à nouveau verdoyant.

Nous redescendons du Palais par une autre route, celle par laquelle passent les éléphants. Nous ne comptons en aucun cas monter sur l’un d’eux, mais nous voudrions les voir… Mais il n’y a que des jeeps, et cette route ne présente aucun intérêt, alors que le chemin de l’aller nous emmenait déjà à travers de charmants escaliers, jardins et cours…

Nous arrivons à l’arrêt de bus au moment où il y en a un qui passe. Et nous nous arrêtons, comme nous nous l’étions promis, devant le Jal Mahal. C’est l’occasion de quelques photos; outre le paysage de carte postale, nous aurons droit à un défilé de 4 éléphants ainsi que de deux dromadaires. Nous remontons dans un des bus rouges suivants.

A Jaïpur, nous rentrons à pied à l’hôtel, après avoir traversé des rues emplies de boutiques et fait quelques achats de souvenirs… Hélas les vendeurs sont très oppressants: dès que vous faites mine de vous intéresser à un objet de leur boutique, ils vous déballent tout le magasin dans l’espoir de vous vendre quelque chose. Moi qui n’aime qu’une chose, c’est qu’on me foute la paix quand je choisis quelque chose, me voilà dégoûtée, malgré la beauté de certains tissus (nous regretterons de ne pas les avoir achetés, car nous ne trouverons plus le même genre d’artisanat dans les lieux suivants…). On dirait même qu’ils se sont prévenus l’un l’autre de notre arrivée (deux blanches…) car ils se mettent tous à nous harceler, sans même que nous ayons fait mine de nous intéresser à leurs boutiques. Je trouverai tout de même un très beau pantalon, qu’Eléonore marchande sans aucun scrupule (encore une chose que je déteste, le marchandage!)

Selon moi, Jaïpur est la ville la plus sale de celles que j’ai vues durant ces deux semaines. La théorie d’Elé, c’est que tout le monde attend la mousson, et les fortes pluies qui nettoient tout, entraînant toutes les ordures sur leur passage. Je ne suis qu’à moitié convaincue, car la pluie amène d’autres saletés, notamment la terre changée en boue. J’essaie d’imaginer les rues sans ordures, mais avec ces rivières de boues qui ne sont sans doute pas mieux… Je me demande pourquoi il semble si difficile d’organiser des collectes de déchets, et surtout d’empêcher les gens de jeter leurs détritus à même les rues. J’imagine que les maisons sont propres, et la plupart des gens sont très propres sur eux aussi. Alors pourquoi ce manque de respect de l’espace public? En tout cas cela ne semble déranger que moi…

C’est à Jaïpur aussi que j’ai vu que le soir, certains font un petit feu devant leur boutique: ils balaient soigneusement les détritus qui jonchent le sol devant chez eux, et ensuite ils brûlent le tout… Le lendemain matin, ce sont de petits tas de cendre qui traînent, avec des résidus de trucs en alu qui n’ont pas brûlé… Tout cela sous 40° bien sûr…

A l’hôtel, sur une des terrasses, nous prenons un apéro acheté en rue: chips bizarres aux goûts prononcés. Ensuite, douche, bain (l’eau de la douche est froide, alors que celle qui coule du robinet de la baignoire est chaude); lessive de quelques indispensables; repas du soir: les restes du repas de midi, que nous avions pu emporter ainsi que des mangues et bananes pour le dessert.

Cet hôtel est vraiment tranquille. Il faut dire aussi que, en dehors de la saison touristique, nous avons l’impression d’être les seules à le fréquenter.

1 Comment

  1. piso789

    Piso789, good place to kick back and relax with some games after work. Not the best, but good enough for some simple fun. Have a look piso789.

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