Jaipur, Agra
Nous nous levons tôt: 6h. Afin d’avoir une belle luminosité sur les bâtiments de la ville rose, en particulier le Hawa Mahal ((Palais des vents…). Le soleil est déjà bien levé, certes, mais il éclaire la ville d’une lueur flamboyante et ne brille pas encore de mille feux dans le ciel. Dans la ville rose, les bâtiments sont de couleur rouge rosée. Nous prenons des photos et profitons du calme relatif, ainsi que d’une température raisonnable… C’est dimanche et il y a encore peu d’agitation, peu de boutiques ouvertes, ce qui nous déconcerte quelque peu. Nous ne reconnaissons pas les rues où nous sommes passées hier. Les trottoirs sont sales, mais vides.
- Porte Ajmeri – Jaipur
- Hawa Mahal (palais des vents)
- Jaipur – dimanche matin
- Jaipur – dimanche matin – les boutiques ne sont pas encore ouvertes…
Nous rentrons à l’hôtel pour le check-out. Nous partons pour Agra, la ville du Taj Mahal. Le rickshaw nous conduit à la gare des bus: une sorte de grande place en terre battue pleine de nids de poule, avec, autour, des bâtiments où l’on est censé indiquer aux voyageurs où se trouvent les bus pour les destinations qu’ils choisissent… On nous indique plusieurs fois des endroits contradictoires: quai n°1, puis n°3, puis autre chose encore… Il faut dire qu’Elénore a décidé qu’aujourd’hui, il fallait que je teste le bus gouvernemental: celui pour lequel le ticket ne coûte quasi rien, mais sans air-co, sans fenêtre, sans amortisseurs, et presque sans arrêt… Les Indiens ne s’attendent probablement pas à ce que deux touristes occidentales souhaitent monter dans ce genre de bus, d’où la confusion dans leurs explications.
Au final, on ne peut pas vraiment se tromper: devant le bus, un homme (j’apprendrai ensuite qu’il s’agit d’une espèce de contrôleur) crie de façon presque obsessionnelle « Agra, Agra, Agra, Agra, Agra ». Si on lui demande si c’est bien ce bus là qui est pour Agra, il recommence à crier « Agra, Agra, Agra, Agra », et nous enjoint de monter dedans. Le bus part 1/4 d’heure plus tard, et on peut acheter les tickets à l’intérieur, une fois qu’il a démarré.
Nous nous installons à l’avant, et nos sacs à dos sur une petite plateforme à côté du chauffeur. Pas de compartiment bagages sous le bus ici.
En attendant qu’il parte, Eléonore a le temps de me montrer une femme qui se mouche, depuis le quai: pas de mouchoir, mais elle souffle fortement en se pinçant une narine après l’autre, et un long jet de morve tombe par terre, loin devant elle. J’admire l’habilité de la chose, tout en étant un peu choquée. Elé me dit: « voilà, tu pourras dire que tu as vu une Indienne se moucher dans ses doigts! »
Le bus brinquebale durant 5h sous un soleil de plomb. Les fenêtres sont toutes ouvertes et un vent chaud nous fouette le visage.
Le même genre d’autoroute que pour arriver: avec partout de petites habitations d’un ou deux étages, et plus loin des champs. Beaucoup de tas de briques, bien rangées, attendent d’être chargées sans doute. Les bas-côtés des autoroutes ne sont pas comme chez nous des zones où on ne s’arrête qu’en cas d’urgence. On y circule à dos d’âne, à vélo ou à mobylette… Devant beaucoup de petites maisons, qui doivent être des petites fermes, il y a des tas bien rangés de briquettes brun foncées, que je suppose fabriquées à base de bouses de vaches.
Le conducteur du bus est un type de très grande taille, qui conduit son bus comme s’il prenait sa douche, c’est-à-dire avec un calme incroyable. Eléonore me fait remarquer que ce n’est pas étonnant, vue la quantité de petits sachets de poudre magique qu’il a achetés. Je suppose, pour avoir lu La cité de la joie en son temps, qu’il s’agit d’une version moderne du bétel, chiqué abondamment par les Indiens, qui à la longue rend leurs dents toutes rouges, et provoque à la fois une sensation de calme et de tonifiant. Les gens qui chiquent cela recrachent ensuite de longs jets de salive rouge. Les rues des villes sont constellées de ces traînées rougeâtres qui brunissent en séchant.
Nous faisons une halte à mi-chemin. Chacun peut aller faire pipi dans une toilette rudimentaire. Elénore y va, mais moi je ne m’y risque pas… Une vespasienne derrière une tenture… non merci. Et il faut dire que la chaleur me fait transpirer abondamment, ce qui me dispense d’aller à la toilette. Nous achetons une petite salade composée de mini-morceaux de tomates, concombre, lentilles, petits piments verts très piquants (heureusemennt reconnaissables, donc on peut les mettre sur le côté), jus de citron et force coriandre. Délicieux! Elé me dit traitreusement, après que j’aie presque mangé tout mon plat: c’est maintenant que tu vas savoir si tu supportes la street food: si tu n’as pas la chiasse dans les 10 minutes!
Arrivées à Agra, nous prenons un rickshaw dont le conducteur ne connait pas bien l’anglais. Il a du mal à trouver notre hôtel… Celui-ci est un BB tenu par une famille très sympatique. Le patron nous conseille de rester deux jours, pour avoir le temps de visiter la ville. Il est vrai qu’Agra a l’air un peu plus calme et moins sale que Delhi et Jaïpur…
Il nous indique un endroit où nous pouvons aller voir le coucher de soleil sur le Taj Mahal, en attendant de le visiter, le lendemain. Ce que nous faisons: en fait, on passe à l’arrière du Taj, on est de l’autre côté de la rivière et on le voit de dos. Mais très majestueux tout de même, les gens qui sont à l’intérieur sont minuscules. La lumière est belle et nous prenons beaucoup de photos. Deux petits enfants du bidonville tout proche nous réclament une photo… Nous refusons, car ensuite ils demandent pour recevoir de l’argent. Par contre, Eléonore me demande brusquement si je n’ai pas des bics à leur donner. Idée de génie: ils sont incroyablement contents avec les deux bics que je leur ai donnés. Ils sautillent de joie, et finissent par se dessiner à même la peau… Leur joie nous fait plaisir.
Nous allons manger ensuite dans un restaurant « chic »: d’excellents plats végétariens et variés: riz avec toutes sortes de sauces, chapatis, crêpes aux oignons… Le tout, comme d’habitude, pour un prix dérisoire…









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