13 mai – Mumbai

A notre réveil, nous faisons la connaissance de deux colocataires d’Eléonore: Sacha et Fanny. Après le petit déj’, nous prenons ensemble le train pour visiter des lieux prisés par les touristes.

Nous commençons cependant par la traversée d’un grand marché couvert. Il devrait même y avoir des animaux vivants (oiseaux, écureils, chats…), mais on est samedi et il semble que les animaux aient plus ou moins droit à un WE…

Pas de viande non plus… mais il faut dire que mes accompagnatrices sont peu désireuses d’en trouver, tant il paraît que l’odeur est insupportable!

Par contre, il y a pléthore de fruits et légumes, dans toutes les échoppes, ainsi que des céréales des plus variées, des épices… Peu de nourriture sucrée.

Les filles m’emmènent dans le sud de Mumbai: de larges avenues, de beaux bâtiments construits du temps des anglais, des arbres… Pas de rickshaws, ils sont interdits dans cette partie de la ville.

Nous allons, pour le fun, devant Indian Gate, lieu hyper touristique. la porte de Mumbai, qui donne sur la mer et le lointain… Le symbole de l’entrée en Inde, pour ceux qui y arrivaient autrefois par bateau. Le monument en lui même n’a guère plus d’intérêt que l’arc de triomphe à Paris… Ici au moins les voitures n’y ont-elles pas accès.

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Ensuite nous allons voir VT comme l’appellent les Indiens: Victoria terminus, LA gare de Mumbai. Elle aussi construite par les Anglais; une belle verrière abrite les quais. L’extérieur, très travaillé, est assez bien conservé. Il y règne une effervescence digne de toute grande gare, on pourrait presque se croire à la gare du Nord à Paris, ou à Waterloo Station à Londres… ou même à Anvers. Sauf qu’on est en Inde, qu’il fait chaud, que ça ne sent pas très bon et qu’il y a encore plus qu’ailleurs des gens qui trainent et qui mendient, des gens qui dorment à même le sol, des gens qui sont là, juste là…

Ensuite, Eléonore et moi décidons de visiter le Prince of Wales museum, qui a récemment été rebaptisé… vous êtes bien assis? « Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya »! Un nom que même les Indiens ne retiennent pas, à mon avis…

Il s’agit d’un musée d’histoire et de sciences humaines, avec un département archéologie impressionnant. La préhistoire et l’histoire très ancienne de l’Inde n’ont rien à envier à la nôtre. Pour je ne sais quelle raison, beaucoup d’objets sont mieux conservés que chez nous. L’histoire plus récente est surtout remarquable par les temples religieux et les objets en pierre, marbres, … qui attestent de cultes très compliqués.

Le dernier étage est consacré à des oeuvres occidentales: on se retrouve brusquement en terrain connu: des peintures d’Italiens, Allemands, Flamands, Français, Hollandais… Quelques Américains aussi bien sûr. La raison de ces collections: la famille Tata, famille très riche, encore de nos jours, dont deux frères se sont entichés d’oeuvres occidentales et les ont achetées pour les emmener en Inde. Les deux salles sont donc nommées des noms et prénoms des deux frères.

Je constate avec un brin d’ironie que si les Indiens adorent être vus en présence de blancs, ils ne semblent pas s’intéresser à nos oeuvres d’art… Cet étage est quasi désert.

Le musée est un peu labyrintique, et on se retrouve dans une pièce dédiée aux tissus: soies, cotons, richement décorés ou teintés de merveilleuses couleurs. Quelques vêtements portés par les maharadjahs aussi, ou leur femme et leurs enfants.

Alors que le musée n’est pas climatisé (il y fait une chaleur moite et dérangeante, et Elé pense à la conservation des oeuvres qui doit en être rendue difficlle) , cette pièce consacrée aux tissus est presque un frigo!

Une aile latérale du musée, au rez-de-chaussée, est consacrée aux sciences naturelles, avec des animaux empaillés, des insectes et toutes sortes de bestioles. Nous en faisons rapidement le tour, car cela ne nous intéresse pas outre mesure, même si toutes ces pièces sont assez bien entrenues.

Nous rentrons fourbues et partageons avec les filles les restes du repas de la veille.

Eléonore sort avec ses amis, ses anciens collègues qui veulent fêter son départ dignement. Je passe la soirée à bouquiner à l’appart, avant qu’une panne de courant ne plonge tout le quartier dans l’obscurité. Plus de courant = plus de lumière, mais surtout plus de climatisation ni de fan, et même plus d’eau potable…

La nuit est longue, très longue, et chaude!